Mettre fin au SIDA en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030, c’est possible. Mais une condition essentielle à respecter, protéger les droits de toutes les personnes vivant avec le VIH ou exposées au risque d’infection par le virus. C’est ce que dit le Rapport de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA 2024. Ce rapport a été présenté par le directeur pays de l’ONUSIDA, lors d’une conférence de presse, avec la participation du Réseau ivoirien des organisations de personnes vivant avec le VIH (RIP+) . C’était le vendredi 29 novembre au siège du Conseil national des droits de l’homme dans la commune de Cocody.
« Suivons le chemin des droits pour mettre fin au SIDA », c’est le message clé du Rapport de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, célébrée ce dimanche 1er décembre 2024.
Pour cette année, le présent rapport va illustrer l’importance des droits humains en tant que fondement de la lutte contre le SIDA. Selon l’ONUSIDA, sur les 39,9 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, 9,3 millions n’ont toujours pas accès à un traitement salvateur. Mais malgré les progrès considérables réalisés dans la lutte contre le VIH, les violations des droits de l’homme empêchent toujours le monde de mettre fin au SIDA.
« On peut mettre fin au SIDA d’ici 2030 en tant que menace de santé publique. Il est absolument crucial que dans la riposte contre le SIDA, pour atteindre notre objectif, on doit protéger les droits humains des personnes vivant avec le VIH, afin qu’elles aient accès sans discrimination aux soins et services de qualité pour se protéger et pour se soigner », a souligné Henk Van Renterghem, Directeur pays de l’ONUSIDA, face à la presse.
Dans son exposé, le directeur pays de l’ONUSIDA a révélé que le Rapport de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA 2024, présente trois grandes actions à mettre en œuvre
« Le Rapport 2024 fait un focus sur le rôle essentiel que les droits de l’homme doivent jouer si on espère mettre fin au SIDA d’ici 2030. Parce que les approches fondées sur les droits de l’homme améliorent l’ensemble des programmes et services de lutte contre le SIDA. Il fait également un examen des évidences les plus récentes sur le rôle que jouent la protection et les violations des droits de l’homme, les progrès ainsi que les échecs dans la riposte au VIH, de même que l’impact que cela représente sur la réalisation de nos objectifs d’ici 2030. Le rapport fait le bilan de la situation sur les droits humains dans le contexte du VIH et identifie les possibilités pour adresser les faiblesses en matière de droits de l’homme. Le rapport se termine par un appel à l’action et fait une série de recommandations concrètes visant à renforcer et intégrer les droits de l’homme comme moyen de garantir des résultats durables », a ajouté Henk Van Renterghem.
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Un appel pour lequel le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) invite les différentes couches sociales à jouer leur participation.
» Nous devons ensemble aller plus haut, plus loin. Nous devons faire écho à l’intitulé du rapport 2024, « Suivons le chemin des droits pour mettre fin au sida ». Suivre le chemin des droits, suppose une lutte accrue contre les discriminations et l’élimination des inégalités ; renforcer l’accès aux soins de santé pour tous. Suivre le chemin des droits, suppose que, pour protéger la santé de chacun, nous devons protéger les droits de tous, notamment protéger les personnes vulnérables, les populations clés, notamment, les Professionnel(le)s/Travailleuses du Sexe (PS), les Hommes ayant des rapports Sexuels avec d’autres Hommes (HSH), les Usagers de Drogues (UD) et les Populations Carcérales. Suivre le chemin des droits, exige le changement de mentalité dans notre société où la stigmatisation est toujours présente.
Enfin, suivre le chemin des droits, demande de renforcer notre cadre législatif et de vulgariser les instruments nationaux, régionaux et internationaux pertinents, de voter des lois qui assurent à tous une meilleure protection. C’est un devoir de solidarité qui participe également du principe de l’égalité, a souhaité, Dr Marie-Paule Kodjo, vice-présidente du CNDH, représentant la présidente de l’institution.
Les personnes vivant avec le VIH, cible principale de ce rapport, étaient représentées à cette occasion par le Réseau ivoirien des organisations de personnes vivant avec le VIH (RIP+). « Le monde ne peut pas mettre fin au VIH SIDA sans une approche droits de l’homme. Nous devons lutter de toutes les manières possibles contre la stigmatisation et la discrimination. Ce qui fera que nous allons réduire les inégalités. Si nous suivons le chemin des droits, on aura les solutions que nous recherchons. Nous sollicitons par la même occasion, un accompagnement pour permettre à nos parlementaires de s’occuper de textes de lois qui ressemblent plus à la réalité du terrain », a plaidé Vako Nicolas, directeur exécutif du RIP+.
Le Réseau ivoirien des organisations de personnes vivant avec le VIH a été créé en 1997, à l’initiative de quatre (04) associations de PVVIH. Il a pour principale mission d’améliorer la qualité de vie des PVVIH à travers les ONG membres dans l’harmonie, la dignité, l’équité et l’égalité.
Selon les données mondiales, à fin décembre 2023, l’on a enregistré 1,3 million de nouvelles infections, 630.000 personnes mortes de maladies liées au SIDA et dans au moins 28 pays, le nombre de nouvelles infections par le VIH est en augmentation.
Néanmoins en Côte d’Ivoire, la prévalence de la maladie a considérablement baissé, passant de 4,7% en 2010 à 1,82% en 2023.
Maria Kessé